![Une Guerre Sourde: La Rivalite Ottawa--Sudbury Et La Jeunesse Franco-Ontarienne (1949-1965) (La Rivalite Entre L'association De La Jeunesse Franco-Ontarienne D'ottawa Et Le Centre Des Jeunes De Sudbury )](/assets/artwork/1x1-42817eea7ade52607a760cbee00d1495.gif)
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Une Guerre Sourde: La Rivalite Ottawa--Sudbury Et La Jeunesse Franco-Ontarienne (1949-1965) (La Rivalite Entre L'association De La Jeunesse Franco-Ontarienne D'ottawa Et Le Centre Des Jeunes De Sudbury )
Quebec Studies 2008, Fall, 46
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Publisher Description
Disperses sur un enorme territoire, soumis a des fluctuations demographiques interregionales considerables, fortement minorises a l'echelle de leur propre province, les Franco-Ontariens ont du se buter, historiquement, a de puissantes forces centrifuges ayant pose autant d'obstacles a la construction d'une representation commune de leur identite. Depuis le dix-neuvieme siecle, de nombreux efforts furent entrepris pour tenter de pallier les distances entre les diverses communautes francophones de l'Ontario, briser leur isolement et leur inculquer un sentiment d'appartenance et de solidarite envers une entite plus large et transcendant les clivages regionaux et locaux. Cette volonte de "faire societe" (Theriault 2007) se traduisit par la mise sur pied d'un vaste reseau d'institutions et d'associations dont l'objectif etait de permettre aux Franco-Ontariens de resister aux contingences de l'histoire et d'assurer leur perennite, malgre les defis entraines par la dispersion, la minorisation, et la menace de l'assimilation. La representation identitaire qui sous-tendait cette volonte d'institutionnalisation s'inscrivait largement, avant les annees 1960, dans l'"imaginaire" (Anderson 2006) du projet national canadien-francais. Ce dernier reposait sur une definition traditionaliste de la "nation canadienne-francaise," qui placait au premier rang de ses caracteristiques le partage d'une foi (le catholicisme), d'une langue (le francais), et d'un passe remontant aux origines de la Nouvelle-France. Toutefois, cette conception de l'identite "nationale" des FrancoOntariens ne faisait pas necessairement l'unanimite. A ce chapitre, l'etude de l'histoire des mouvements de jeunesse est extremement revelatrice des difficultes qu'a connues l'elite nationaliste de l'Ontario francais, dont le "chef-lieu," pour ainsi dire, etait situe a Ottawa, a imposer, ailleurs en province, sa propre conception de l'identite des Franco-Ontariens et a assurer l'expansion du reseau associatif qu'elle dirigeait. A Sudbury, en particulier, l'elite nationaliste d'Ottawa se buta a l'intransigeance d'une composante de l'elite locale qui, hostile au nationalisme canadien-francais et jalouse de son autonomie, s'avera refractaire a l'extension de son influence aupres de la jeunesse francophone du nord de l'Ontario. Le but de cet article est de contribuer a la comprehension du processus de construction identitaire de l'Ontario francais--et de la dynamique interregionale dans laquelle s'insere ce processus--en l'abordant sous l'angle de la concurrence entre deux mouvements de jeunesse issus d'Ottawa et de Sudbury, ses deux principales metropoles, pendant les annees 1950 et 1960. Nous proposons l'hypothese que la rivalite entre l'Association de la jeunesse franco-ontarienne d'Ottawa (AJFO, 1949) et le Centre des jeunes de Sudbury (CJ, 1951) est imputable a une profonde divergence par rapport a la question nationale canadienne-francaise. Si l'AJFO, qui etait une creature de l'elite nationaliste d'Ottawa, definissait l'identite de la jeunesse franco-ontarienne en rapport avec les fondements du nationalisme canadien-francais traditionaliste, le CJ cherchait a purger les convictions spirituelles de la jeunesse de la "reference" nationale (Dumont 1993) qui risquait, a son avis, de les embrouiller, pour ne pas dire de les polluer.