Nos morts sont avec nous

Par où commencer, quand tout le problème du souvenir traumatique est son absence de temporalité ?

Diane, 39 ans, chirurgienne et mère de deux enfants, découvre un soir qu’elle ne supporte plus le contact d’une main sur son entrejambe. Gênant, surtout quand la main appartient au mari aimant, que tout allait bien et qu’il n’y a aucune cause décelable.

Peu après, elle rencontre Septembre, un être sombre et merveilleux qui bricole à sa façon pour trouver une place dans le monde. Leur amitié fulgurante va faire remonter des souvenirs trop longtemps enfouis. S’ensuit une lente mais totale déconstruction de l’esprit, du corps, de l’identité, de la personne entière, jusqu’à l’origine des maux. Une longue descente en enfer qui se soldera par une hospitalisation – salvatrice, du reste.

L’origine des maux s’appelait Ange. Il n’en fut pas un.

Ce récit décrit le phénomène trop peu connu, et pourtant bien réel, de l’amnésie traumatique. À travers la déconstruction du texte, les anecdotes chirurgicales, la poésie et les dérives mentales, l’autrice esquisse le viol qu’elle a subi à l’âge de 4 ans et les conséquences de cette effraction sur sa vie. Elle montre comment fonctionne la mémoire traumatique.

C'est à la fois un cri de colère et un murmure amoureux, une incantation solitaire, un appel aux adelphes ; l'histoire d'une vie.

Ce récit est surtout un témoignage essentiel.

Nous ne sommes pas seul.es.