La Gauche Et Les Relations Civilomilitaires en Amerique Latine (Report)
Canadian Journal of Latin American and Caribbean Studies 2009, Oct, 34, 67
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Introduction Dans son effort de democratiser la democratie , selon l'expression du Prix Nobel de la paix Adolfo Perez Esquivel (Vayssiere 2006), l'Amerique latine a vu emerger la necessite de consolider les regimes democratiques, de fortifier les institutions democratiques et, par-dessus tout, d'eradiquer les conditions favorables aux coups d'Etat militaires. Cette exigence de faconner des mecanismes visant a controler les forces armees et a diminuer leur influence au sein des spheres civiles plonge ses racines dans la transition democratique qu'a connue l'Amerique latine dans les annees 1980. Selon Trinkunas, cette transition entre autoritarisme et democratie etait un moment de choix pour developper un controle civil, surtout si les forces armees etaient a ce moment fragmentees (Trinkunas 2000). Certains analystes, optimistes, affirment que les annees de tension avec les forces armees sont loin derriere et que les generaux ont aujourd'hui perdu tout pouvoir politique (Moreno 2006). Millet et Perez soutiennent aussi que l'influence traditionnelle des militaires est essentiellement erodee, mais que la democratisation demeure toujours incomplete (Millet et Perez 2005). Pourtant, Trinkunas avancait encore en 2000 que les forces armees des regimes latino-americains en consolidation democratique gardaient un degre d'autonomie substantiel excedant les limites acceptables dans une democratie (Trinkunas 2000). Comme lui, Weeks s'est appuye sur une etude des relations civilo-militaires au Chili de 1988 a 1998 pour affirmer que les forces armees avaient toujours le pouvoir d'exercer des pressions sur le gouvernement pour influencer ses decisions (Weeks 2000a). Plus recemment, Pion-Berlin et Trinkunas se sont penches sur les cas de l'Argentine et du Venezuela, ou les forces armees ont joue un role interne durant les periodes de crises pour compenser l'incapacite de l'Etat a repondre aux demandes des citoyens. Ils en ont conclu que la participation des forces armees aux missions interieures ne donne lieu a une intervention politique que dans un Etat democratiquement faible, ou le controle civil du militaire est deficient. Ils s'appuient sur l'exemple du Venezuela, ou une expansion du role des militaires se serait produite en parallele avec un demantelement du controle civil institutionnalise (Pion-Berlin et Trinkunas 2005). Pour Giacalone, ce role actif des forces armees dans ce meme pays constitue une menace pour sa stabilite (Giacalone, 2005). Ainsi, les relations civilo-militaires representent toujours un enjeu de taille pour la gouvernance democratique en Amerique latine.