La lamentation du prépuce

Iconoclastes, hilarants et incroyablement touchants, les mémoires d’un jeune juif du New Jersey élevé dans la plus stricte tradition orthodoxe. Entre Chaïm Potok, Woody Allen et Philip Roth, un régal de drôlerie et d’émotion, un vrai morceau de bravoure contre tous les fondamentalismes religieux.


Dans l’État de New York, de nos jours.

« Je crois en Dieu. Cela a toujours été un problème pour moi. »

Shalom Auslander pourrait être le plus heureux des hommes : son épouse Orli attend un enfant. Mais Shalom n’a jamais pu être heureux de sa vie. La faute à qui ? La faute à son éducation juive orthodoxe et à Dieu, bien sûr. Un Dieu omniprésent, omnipotent, omniscient qui va certainement le punir.

Trente-cinq ans que ça dure. Trente-cinq ans d’une relation excessivement compliquée. Enfant, le jeune Shalom commence déjà à se poser des questions : quel châtiment Dieu réserve-t-il à ceux qui mangent du porc ? Si Pourim, Pessah et Hannouka servent à rappeler les persécutions dont ont souffert les Juifs, pourquoi les appelle-t-on « jours de fête » ? Et s’il allume la télé pendant Shabbat, Dieu fera-t-il perdre les Rangers ?
À l’adolescence, les choses se corsent car Shalom découvre pêle-mêle les filles, le sexe et les joies de la masturbation, ce qui ne manque pas de le plonger dans des abîmes de perplexité : commet-il un Holocauste à chaque fois qu’il éjacule ? Mourra-t-il dans d’atroces souffrances s’il lit Playboy ?

Adulte, Shalom va tenter de prendre ses distances avec sa famille, son milieu, et même, autant que possible, avec Dieu. Jusqu’à ce que l’annonce de la grossesse d’Orli le remette en face d’une question agonisante : quel sort doit-il réserver au prépuce de son enfant ?