LE VOYAGE IMMOBILE LE VOYAGE IMMOBILE

LE VOYAGE IMMOBILE

    • CHF 11.00
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Beschreibung des Verlags

Si j’ai parcouru une grande partie de la planète et que certaines de mes photos ont servi à cet album, je me suis aussi promené un peu partout sur la planète, grâce à Google et un logiciel de sphérisation des Street Views.

L’idée m’a paru originale, créatrice, presque surréaliste, ubiquitaire. À se promener ainsi au travers du monde, c’est un peu se prendre pour un dieu, en tous cas pour un extraterrestre filant d’un point à un autre de la planète au gré de sa fantaisie. Assis dans son fauteuil, il suffit de pointer un lieu pour s’y transporter et regarder autour de soi comme si on y était.

Il ne reste plus qu’à choisir la vue stimulante, le hasard heureux, l’angle le plus étrange et l’arrondir au gré de son imagination pour en faire une planète, un monde clos, tout rond.

Quelques retouches de couleurs et de cadrage et l’on a capturé un explorateur en plein Arctique, juste après avoir visité l’Ouest américain et le Pergamon Museum. Le travail sur les points de vue est essentiel car les clichés sont bruts et dépourvus d’intention artistique. Mais, comme on a parfois la chance de découvrir un lieu sous un ciel magnifique, comme le malheur de contempler un Fuji Yama absent sous sa couche de brume si fréquente, les vues de Google offrent parfois des lumières et des cieux surprenants qu’il convient de rehausser pour ajouter au caractère étrange et merveilleux de la situation. Le réalisme n’est pas de mise, la sphérisation s’impose, altère le réel, construit à chaque fois un monde à part. C’est même le fil conducteur de l’ensemble.

Bien entendu, l’exercice a ses limites : une grande partie du monde est ignorée par Street View. Pas question de visiter la Suisse, la Chine, l’Afrique, le Vietnam. Les prises de vue de Google sont souvent faites depuis le milieu des rues, le but n’étant pas

ii

esthétique, mais géographique. Les prises de vue de Street View s’arrêtent là où les véhicules et les robots de Google s’arrêtent, pas là où le monument ou le paysage se montrent dans leur beauté.

Ces contraintes font pendant aux bonnes surprises du hasard. Un autobus multicolore s’insinue dans une vue de Hong Kong, une silhouette apparaît en plein Arctique, et voilà que le cliché prend vie. Il faut donc dénicher la bonne image, choisir l’instant où l’on évite le car, l’obstacle ou le touriste intempestifs. Il faut donc chercher à tâtons le bon angle de vue, comme le photographe ferait s’il se trouvait réellement sur les lieux, tout ceci, sans bouger, sur le simple écran de sa tablette. C’est là toute une épistémologie nouvelle du voyage, sans visa, sans avion, sans marcher.

Aux vues extérieures s’ajoutent toutes celles qui ont été prises dans les grands musées du monde. L’Ermitage, le MOMA, le musée d’Orsay, le British Museum, le Pergamon Museum, les Offices. L’intérieur des palais aussi, voire celui de lieux mythiques comme

Grand Central Station. Le Voyage Immobile va partout, sauf quand il ne va nulle part. Il faut donc attendre que les voiturettes du géant américain se décident d’entrer dans mille cités et pays, dans une multitude de musées et de monuments. C’est un peu comme d’attendre un visa qui tarde à venir.

Quand Google ne propose aucune vue, il me reste le loisir d’utiliser mes propres vues des lieux que j’ai visité, mais c’est un peu tricher avec le principe du Voyage Immobile.

GENRE
Kultur und Unterhaltung
ERSCHIENEN
2004
10. Oktober
SPRACHE
FR
Französisch
UMFANG
292
Seiten
VERLAG
Pascal Fleury
GRÖSSE
161.2
 MB

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