Verite Scientifique Et Mythes Litteraires Dans la Cartographie a L'age des Decouvertes‪.‬

Un quatrain d'Antonio Machado, un des commentaires poetiques les plus eloquents sur la litterature viatique, me parait souligner le moment crucial de la narration de voyage, comme reflection du deplacement physique de l'ecrivain: Achever son chemin, considerer le parcours accompli, une fois retourne de son chemin, et enfin ecrire son voyage sont des activites gnoseologiques fondamentales a l'ecriture viatique, puisque le voyage n'est pas qu'une suite de pas qui ne pourront pas etre repetes (la senda que nunca se ha de volver a pisar), mais l'objet de la reflection du voyageur qui a acheve son parcours. Ecrire son voyage est une activite poetique, la tentative de recreer ce que l'on a perdu, comme l'ecrivait Yeats ("I sing what was lost"), une phrase reprise ensuite par le meme Machado ("yo canto lo que se pierde").