Dieu a rétabli son Peuple. Témoigner devant l’Église que Dieu a restitué au Peuple juif son héritage messianique
Témoigner devant l’Église que Dieu a restitué au peuple juif son héritage messianique
Descripción editorial
D’entrée de jeu, l’auteur pose deux questions: « Comment porter un témoignage qui se veut prophétique sans faire schisme ? », et « Comment faire entendre dans l’Église une révélation dite "privée" ? ». Il y répond en citant des autorités ecclésiales, dont Joseph Ratzinger lui-même, qui reconnaissent la possibilité d’un témoignage prophétique, dans la mesure où il ne contrevient pas au « dépôt de la foi » ni n’entraîne les fidèles dans une révolte contre l’Eglise. Toutefois, la nature de ce Témoignage ne facilite pas l’adhésion à sa teneur. En effet, il proclame que « Dieu a rétabli le Peuple juif dans ses prérogatives messianiques originelles », ce qui va apparemment à l’encontre de la conception chrétienne selon laquelle, suite à sa non-reconnaissance de la messianité du Christ, le Peuple juif s’est disqualifié et a été remplacé par l’Eglise, qui se considère comme le « nouvel Israël ».
Se plaçant dans une perspective eschatologique, l’auteur de ce Témoignage et les fidèles qui y adhèrent confessent leur foi en la réalisation historique des oracles prophétiques annonçant la révolte des nations contre le rétablissement d’Israël par Dieu, et mettent en garde les Chrétiens de ne pas pactiser avec celles qui se ligueront « contre le Seigneur et contre son Oint » (cf. Psaume 2).
Tout en reconnaissant que la croyance en l’accomplissement des prophéties est au coeur du message et de l’enseignement du Nouveau Testament et que nombre d’ouvrages de théologie en traitent, aussi abondamment que doctement, l’auteur s’étonne que, sauf exception, les biblistes et les exégètes qualifient de « littéraliste », voire de « fondamentaliste », toute prise au sérieux des oracles qui annoncent le rassemblement progressif (cf. Jr 3, 14) du Peuple juif sur sa terre d’antan.
Selon l’auteur, « La Parole en est garante : il se produira, l’aboutissement ultime du dessein de Dieu, auquel s’opposent déjà, et s’opposeront encore plus violemment les nations rebelles, à "l’heure de l’épreuve qui va fondre sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre" (Ap 3, 10). Jusqu’à ce que Dieu intervienne enfin pour parachever l’événement. » Il convient toutefois qu’il est pour le moins téméraire de tenter d’entrevoir les modalités concrètes du refus qu’opposeront – il le prévoit – les nations qui ne croient pas au Dieu d’Israël, dont, hélas, bon nombre de Chrétiens, à ce dévoilement inattendu d’un dessein de Dieu qu’elles n’avaient pas anticipé .
Se fondant sur l’affirmation surprenante qui conclut une longue mise en garde prophétique de Paul : « Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde. » (Rm 11, 32), l’auteur exhorte les Chrétiens à ne pas « trébucher », à leur tour, en refusant de croire que Dieu est à l’origine de ce développement inattendu et, pour beaucoup d’entre eux, inadmissible.