Entre nous le chaos

Ils sont d’accord sur un seul point : ne jamais tomber amoureux.



« Je sais ce que les gens disent de moi : “Jack O’Brien est un connard !” Et je le suis ! Déterminé, impitoyable, autoritaire, colérique… Je n’ai pas assez de qualificatifs pour me définir.

Aussi, quand cette petite Française a débarqué dans ma vie, je n’ai eu qu’une envie : la renvoyer chez elle ! J’enrage que mon avenir dépende de cette fille. J’enrage de sentir mon cœur faire des bonds à chaque fois que je pose les yeux sur elle. J’enrage d’être obligé de l’épouser. J’enrage d’être tombé dans mon propre piège… »


***


– Nous sommes arrivés, vous pouvez ouvrir les yeux !

C’est ça, moque-toi de moi !

Je pousse un profond soupir, laisse tomber ma tête vers l’avant.

Jack éclate de rire à nouveau.

– C’était si terrible que ça ?

– Pire !

– Vous auriez dû me dire que c’était trop pour votre petit cœur, j’aurais été plus délicat !

Je lui retourne un regard furibond.

– Parce que vous savez l’être, peut-être ?

Il a un sourire sournois, à la limite de l’indécence, et rétorque :

– Vous n’imaginez pas à quel point !

Malgré moi, mes joues s’échauffent à ce que ses mots impliquent.

Jamais, de ma vie, un homme ne m’a autant déstabilisée, ni énervée, ni… intriguée. Ni… excitée…

– OK… Comme je n’ai aucune envie de vérifier vos propos, on va dire que je vous crois sur parole !

Ses iris alpaguent les miens.

Je me perds dans le vert intense de son regard, me demandant à quoi il joue. Je décide de ne pas répliquer, attendant patiemment de comprendre ce qu’il attend de moi et jusqu’où il est capable d’aller.

Sans quitter des yeux mes lèvres, qui semblent le fasciner, il se penche, si proche que je peux sentir son haleine sur mon visage, à la fois chaude et mentholée.

Je retiens mon souffle, réprime l’envie irrésistible de fermer les paupières, frémissante à l’idée de ressentir son baiser. Je suis persuadée à cet instant qu’il va m’embrasser et je me maudis intérieurement de l’avoir tant espéré, lorsqu’il se détourne et déclipse l’accroche de la sangle qui me retient au siège, ce satané sourire qui commence à me taper sur le système plaqué sur les lèvres.

Il continue de se foutre de ma figure et il a raison, parce que ça marche !



Entre nous le chaos, d’Ana Scott, histoire intégrale