Le Dernier canasson

À travers les décès récents de sa mère et de son frère, Fernand prend toute la mesure, à son retour de la guerre de 1914-1918, des effets dévastateurs du conflit sur sa famille et sa vie. Il lui est très difficile de retrouver ses marques dans ce contexte. Il décide alors de quitter la ferme paternelle et de s’engager comme charretier à la Roche sur Yon, la ville proche. Livreur, il reprend, dans une entreprise avec les complicités de Jojo, collègue facétieux et de Gatien, homme sage et expérimenté, goût à la vie. Deux ans plus tard, son mariage avec la secrétaire de l’établissement Bouleverse son existence. Lui le rural à l’éducation catholique très marquée vient d’épouser Juliette son aînée de cinq ans, fille d’un employé des chemins de fer, foncièrement républicaine et athée. Ce mariage, mélange de raison et d’amour, va néanmoins être une réussite. Leur vie se déroule entre les deux guerres sur fond de crise économique puis du front populaire, l’avènement du nazisme et enfin le conflit de 1939-1945. Ils doivent composer avec ces faits et événements qui conditionnent leurs vies. La période après 1945 est plus rythmée par la vie des enfants, petits-enfants et l’apparition du modernisme auquel Fernand à du mal à souscrire. Malheureusement, la mort prématurée de Juliette au début des années 50 le ramène à des jours plus sombres. Dès lors, il vit replié avec « Ramsès » le dernier cheval de chez Forget qu’on conserve pour lui. L’homme et le cheval vont former un couple auquel seule la mort pourra mettre un terme.