BigHorn #9

Où la comtesse Molly paie, ô combien, de sa personne pour sauver sa peau et le BlueWhale...

SAINT DOMINGUE, en l’an de grâce 1769, au mois de mai.

Mon amour, mon aimé,
Vous voir partir sur cette méchante chaloupe s’est révélé un crève-cœur si effroyable que j’ai manqué défaillir de douleur. Ce regard que vous m’avez jeté... Ce poing dressé vers les mutins dans un terrible silence, votre visage tourné vers nous, ravagé de haine pour Mamba, de désir et de crainte pour moi. Je ne pensais pas jamais vivre pareil désespoir.
Vous m’avez dit, il y a quelques jours, un doigt sur la carte, que nous traversions une zone d’îles dont certaines sont habitées. Parviendrez-vous jusqu’à une terre hospitalière ? Vous accueillera-t-on ? Vous sauvera-t-on ? Les alizés vont-ils vous être favorables ? Ou bien quelque tempête, comme il est de coutume par ces latitudes, brisera-t-elle votre misérable chaloupe ? Une coquille de noix sur l’immensité de l’océan...

Molly ne recule devant rien pour sauver ce qui lui importe : sa vie, l’espoir de retrouver BigHorn et le réarmement du bateau de son bien aimé. Cela va lui demander quelques sacrifices très épicés...