La Litterature Quebecoise En Regard Des Autres Litteratures Francophones: Enjeux Et Configurations D'un Rhizome.
Quebec Studies 2010, Spring-Summer, 49
-
- 2,99 €
-
- 2,99 €
Description de l’éditeur
La litterature quebecoise fait partie d'un vaste ensemble qu'on a coutume de designer sous le nom de francophonie litteraire, notion aux contours indefinis qui resiste a toute grille simplificatrice. Ce concept se trouve d'autant plus difficile a cerner que l'usage tend a operer un clivage entre les ecrivains francais (de France) et ceux qui ecrivent en francais (tous les autres). Qu'on soit ou non d'accord avec cette distinction, elle tend a s'imposer de facto aussi bien dans les ouvrages a vocation pedagogique (anthologies et histoires litteraires) que dans les ecrits theoriques. A l'occasion du Salon du livre de Paris, en 2006, consacre aux litteratures francophones, plusieurs questions ont ete posees et discutees sur la place publique. La francophonie serait-elle une etiquette commode servant a regrouper les anciennes colonies francaises? Une maniere de designer les locuteurs francais hors de France tout en les marginalisant? Une facon pour l'Etat francais d'assurer sa presence au sein d'organismes internationaux? Quoi qu'il en soit, des que l'on tente de preciser le sens du mot, il y a toujours un reste, c'est-a-dire des exceptions, des elements qui ne cadrent pas avec la definition. Les ecrivains antillais, comme les reunionnais, pourtant consideres comme faisant partie de la francophonie litteraire, ne figuraient pas parmi les invites officiels du Salon a cause de leur nationalite francaise. On ne s'en sort pas aisement. Quant aux auteurs de Belgique, ils appartiennent a ce qu'on pourrait nommer une francophonie de proximite, souvent difficile a distinguer du corpus litteraire francais. Romancier francophone, Weyergans? Et Marie Ndiaye? Le malaise s'est exprime de nouveau en 2007 avec la publication du manifeste intitule "Pour une litterature-monde en francais" dans le journal Le Monde (16 mars). On y sonnait le glas de la francophonie entendue comme le "dernier avatar du colonialisme francais" et on annoncait l'avenement d'une litterature-monde en francais "dont le centre est desormais partout, aux quatre coins du monde." Co-redige par Jean Rouaud, romancier recipiendaire du prix Goncourt pour Les champs d'honneur et par Michel LeBris, directeur du festival Etonnants voyageurs de Saint-Malo, et co-signe par quarante-quatre ecrivains, parmi lesquels Jacques Godbout, Wajdi Mouawad, Dany Laferriere, et Nancy Huston, ecrivains du Quebec et du Canada publies en France, ce manifeste mettait en evidence l'ambiguite que recouvre le terme de francophonie lorsqu'il s'agit d'appliquer a la litterature un concept de nature d'abord politique.