La maison de Savoie: ses origines et sa politique
-
- 4,49 €
-
- 4,49 €
Description de l’éditeur
Si l’on pouvait embrasser d’un coup d’œil rapide les destinées de la dynastie qui occupe le trône d’Italie, ses agrandissements et ses transformations successives, on aurait assurément un des plus intéressants spectacles que puisse offrir l’histoire des familles souveraines. On y verrait une maison de petits seigneurs politiques et guerriers, tenaces et persévérants comme les races de montagnes, s’attacher aux deux versants des Alpes, accroître de siècle en siècle ses domaines au moyen d’accessions librement consenties bien plus que par la force et la conquête, et fonder avec des populations disparates dont elle forme la seule unité nationale, un petit empire en équilibre sur la crête des monts, solidement lié, penchant au nord ou au midi suivant les besoins de la stratégie et les pressions étrangères, souvent ébranlé par les secousses européennes, mais se raffermissant toujours jusqu’au moment où il tombe enfin de tout son poids sur l’Italie. On y verrait une dynastie douée à un degré rare de la faculté de se rajeunir et de se transformer, passer de la féodalité à la monarchie absolue, de la monarchie absolue à la monarchie contrôlée, changer de lois, d’institutions et même de pays, sans rien perdre de sa vigueur et de sa popularité...
En présence d’une fortune royale aussi étonnante, c’est une curiosité naturelle d’en rechercher les causes et d’en considérer les progrès. Plus la maison de Savoie est ancienne, plus on désire connaître d’où elle vient, comment elle a grandi, quelles situations diverses elle a traversées, et par quelle vitalité secrète elle a pu survivre aux événements où tant d’autres dynasties ont péri. Sa grandeur, sa vigueur, sa popularité actuelle, sollicitent la pensée comme la vue d’un grand fleuve à son embouchure dans la mer invite l’explorateur à en remonter le cours. Une vieille ballade allemande décrit poétiquement la joie ignorante et superbe de l’enfant de la montagne buvant à la source inconnue et enjambant le petit cours d’eau qui abreuve plus loin les cités populeuses et porte les grands navires. Il nous semble qu’on peut ressentir un plaisir analogue à considérer dans son humble origine cette antique et glorieuse maison, et qu’on aime à voir pour ainsi dire jaillir du sol le fleuve imposant qui porte aujourd’hui les destinées de l’Italie nouvelle.