La Séquestrée
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4,8 • 4 notes
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- 1,99 €
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Description de l’éditeur
C’est un tout petit roman. Petit, dans le sens de très court. Une cinquantaine de pages, pas davantage, qui vous glacent plus sûrement que le plus charpenté des thrillers. L’héroïne est une jeune femme dans les dernières années du XIXe siècle. Elle souffre visiblement d’une grave dépression post-partum. Pour son médecin de mari, ce n’est sans doute qu’une légère manifestation hystérique contre laquelle il prescrit une thérapie extrêmement simple : la séquestration. Qu’elle contrôle ses nerfs, cesse de s’abandonner à ses penchants émotifs, arrête d’écrire et de peindre, toutes ces occupations qui favorisent les rêveries chimériques, et tout ira pour le mieux. À ne rien faire, elle retrouvera sans doute le goût de faire. Hypnotisée par le papier peint jaune de sa chambre, la jeune femme finit par imaginer y lire un message. Comme si, sous les lés, criaient toutes ces femmes qui, avant elle, se sont laissé enfermer pour leur bien. On devine très vite que la folie guette, qu’elle ne cesse de progresser, jusqu’au terrible dénouement. Écrit en 1891, La Séquestrée n’est pas qu’un livre fou sur la folie. Il est aussi le témoignage d’une pratique fort courante aux États-Unis, que Charlotte Perkins Gilman elle-même subit en 1887. Vingt ans avant que Freud sonde les zones obscures de l’inconscient, des médecins considéraient toute activité créatrice comme dangereuse pour les femmes. La très belle postface de Diane de Margerie replace ce roman et son auteure dans leur siècle obscurantiste. Et on reste longtemps hanté par une telle détresse.
Ce classique des lettres américaines est, selon Diane de Margerie qui en a établi la présenté édition, " de ceux qui laissent une trace ineffaçable ". Et pour cause : ce récit halluciné, tendu et violent nous est livré à la première personne par une jeune mère tombé en dépression grave. Elle accepte de se soumettre à une cure de repos d'un genre radical, qui s'apparente à une séquestration pure et simple. L'idée du mari médecin : après un régime de privation si draconien, l'épouse taraudée par des idées d'émancipation n'aura qu'un souhait...échapper à sa prison pour retrouver enfin les doux plaisirs du foyer. Cependant elle ne réagit pas comme l'avait prévu la Faculté.
Avis d’utilisateurs
Captivant
Un livre très prenant qui met en scène l’enfermement des femmes de façon magistrale et qui devance les problématiques féministes.