



Le contrat mondial
Pour que l'humain et la nature soient enfin au cœur de la mondialisation
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3,5 • 2 notes
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- 13,99 €
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Description de l’éditeur
Pour que l'humain et la nature soient enfin au coeur de la mondialisation !
La récente crise sanitaire a permis une prise de conscience de la perte de souveraineté des pays les plus avancés envers des pays comme la Chine. Mais ce n'est qu'une des conséquences de la mondialisation.
Les pays occidentaux ont en effet décidé dans les années 1980 d'abandonner les activités manufacturières aux pays émergents. Des délocalisations massives ont déstabilisé de nombreuses régions industrielles et appauvri les classes populaires. Le libre-échange, jusque-là
créateur de richesses, a contribué à creuser les inégalités. L'Occident a accepté une mise en concurrence déloyale de ses industries soumises aux normes sociales et environnementales les plus exigeantes et donc les plus coûteuses, avec celles de pays ayant encore très peu de normes.
Il est indispensable que la mondialisation redevienne équilibrée et éthique pour contribuer à résoudre la crise sans précédent que nous connaissons. Il est aussi indispensable d'aider enfin les pays en développement pour la prospérité et la stabilité du monde.
Pour atteindre ce but, Denis Payre, entrepreneur engagé pour le progrès social et l'environnement, fait une proposition forte et inédite : la mise en place du Contrat Mondial avec trois objectifs :
• Combler progressivement les différences de normes sociales et environnementales entre les pays ;
• Permettre rapidement aux pays occidentaux de reconstruire ou de renforcer leurs industries stratégiques ;
• Mettre en place les institutions permettant d'administrer les règles d'évaluation et de compensation.
Avis d’utilisateurs
Très très court sur la théorie économique
Le livre se termine par la liste des relecteurs de l’ouvrage. Pourtant, alors que l’auteur reconnaît ne pas être économiste (p. 140), l’économie ne fait pas partie des sujets indiqués qui ont mérité relecture extérieure. Et c’est bien regrettable… Rarement une description de la théorie du commerce international a été aussi éloignée de la production des économistes des 70 dernières années. Par quelle ignorance ou mauvaise foi peut-on faire croire que les avantages comparatifs (au passage, la Chine a un avantage absolu avec sa main d’oeuvre à bon marché en plus d’un éventuel avantage comparatif) sont l’alpha et l’omega de la théorie ? Comment ne pas penser à Heckscher, Ohlin (prix Nobel 77), Samuelson (prix Nobel 70), pourtant si pertinents dans le débat de l’ouvrage dans leur détermination des gagnants et des perdants du commerce international ? Comment associer Krugman aux avantages comparatifs alors que c’est justement sa prise de distance avec ce corps théorique qui a valu son prix Nobel en 2008 ? Comment citer Mankiw dans la maigre liste des économistes de référence sur ces questions ? Comment ne pas citer une seule fois les travaux de Dani Rodrik ?
Par quelle ignorance ou mauvaise foi les écarts de salaires servent-ils de base aux comparaisons internationales sans tenir compte des écarts de productivité ? Pourquoi existerait-il donc le concept des « coûts unitaires du travail » ?
On aurait aimé que l’ouvrage ait une utilité pédagogique mais l’indigence des développements économiques rend tout cela vain. Le constat des difficultés d’une partie de la population des pays développés est incontestable (et ne présente donc aucune nouveauté à cet égard). Mais l’auteur n’avait pas d’intention analytique, il voulait incriminer la mondialisation, sans faire le tour des suspects potentiels : « la culture du résultat à court terme » ? Expédiée en une ligne. La déformation du partage de la valeur ajoutée ? Les progrès techniques (David Autour a aussi écrit là dessus by the way…)? Tous ont pu contribuer mais l’auteur sait que c’est la mondialisation le principal coupable, sans d’ailleurs mentionner une seule fois la différence entre mondialisation commerciale et mondialisation financière. C’est embêtant.
Vient ensuite l’heure des solutions. On passe sur la risible pudeur de refuser d’employer le terme taxe au motif que la dimension incitative de la fiscalité est secondaire. Pas pour les économistes en tout cas ! Ni pour les créateurs imaginatifs de la fiscalité française. Mais par quelle ignorance ou mauvaise foi, un auteur porteur d’une vision libérale de l’économie peut-il proposer une solution aussi bureaucratique sans même inscrire dans la colonne des inconvénients le seul qui mettrait d’accord 90% des économistes contemporains de tous bords : la règlementation est toujours coûteuse. Parfois pas trop et elle justifie son utilité mais parfois bien trop pour en faire la solution à un quelconque problème. Faut-il rappeler à un libéral la (longue) liste des coûts de la règlementation ? Faut-il suggérer à un libéral la lecture de Buchanan ? C’est ironique.
Bref, on referme le livre que l’on avait commencé pour connaître la vision des mécanismes économiques d’un entrepreneur à succès médiatique non contraint par 280 caractères et on comprend que certains économistes soient atterrés….