



Meurtre dans une conscience
Elles ont tué Pauline
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1,0 • 1 note
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Description de l’éditeur
Mémoire pour tous ceux mêlés au drame qui sera évoqué et cherchent encore à comprendre pourquoi. Réflexion pour ceux qui entravés dans des situations analogues cherchent des indices. Ils les trouveront peut-être dans le récit des faits exposés.
A tous bon courage.
Tout faire pour éviter le silence. Ecrire pour ne pas céder au vide, de la pensée, des sentiments, au trou de l’absence, de ce qui n’est même plus rien. Ecrire pour continuer de refuser la rupture, pour dire que rien d’irrémédiable ne s’est produit et que les choses se rétabliront un jour...Ecrire pour mettre le pansement des mots sur une plaie à vif !
Penser que le besoin de retrouver son unité, l’évidence de la vaine rupture que rien ne justifie, l’emporteront un jour chez Pauline.
Parce que la panique, de ne rien comprendre à des automatismes qui déclenchent, à chaque occasion, un cycle de confusion et de culpabilisation, l’ébranlant profondément, au point de lui faire préférer l’anéantissement du passé, un jour cessera.
Affirmer que l’illusion de guérir le trouble en niant le père et en cessant toute relation avec lui ne conduit à rien de positif ni de durable.
Ecrire pour éclaircir les causes du cataclysme survenu il y a dix ans. Pour récapituler et tenter de comprendre les incohérences de ce cheminement, puisque aucun psychiatre n’a été capable ou assez professionnel pour s’y intéresser avec pertinence. Dès que leurs généralités théoriques restent sans portée sur les traverses de cette descente aux enfers, ils ont tourné les talons, mais écrivent encore de longs pensums censés expliquer et décrire les phénomènes qui leur ont échappé. La « science » française est à ce point immature qu’elle prend le discours pour la démonstration et le commentaire pour la guérison. « Science » purement verbale !
Spécialistes de ces acrobaties, avec la complicité des éditeurs flairant les bonnes affaires sur le dos des familles qui vivent ces cauchemars, S.T…. et A.N…. Mais il y en a beaucoup d’autres : ils écrivent par exhibitionnisme, et changent de sujet, comme on change de couleur de chemise, avec les modes et les saisons. Qui trompent-ils ?
Ecrire aussi en espérant trouver la clé qui ouvrira la mémoire verrouillée de Pauline et trouver ainsi le chemin de sa conscience et de son cœur.
Probablement aussi, écrire pour dire et évacuer la souffrance enfouie des années durant, la révolte ressentie contre les salopes qui ont voulu et déclenché cette effraction d’une personnalité, et qui n’ont eu aucun sursaut de conscience. « Ne me secouez pas, je suis (tout) plein de larmes » disait Henri Calet.
Elles n’ont cessé de tenter de faire croire que Pauline allait bien, que la rupture avec le père était normale et volontaire, que les tentatives de celui-ci de rétablir avec Pauline la compréhension de ce qui leur était arrivé à eux deux, étaient la cause de ces échecs de reprise de relation. Il aurait suffi, selon elles, de faire semblant, de se satisfaire de quelques paroles de circonstance, de quelques repas au restaurant où rien de vrai n’aurait été échangeable, d’être des êtres vides ou faux , parce que les bonnes questions , celles qui auraient permis de comprendre ce lourd passif, seraient restées cachées…Pour qu’on ne remonte pas au crime !
Il fallait à tout prix, pour elles, taire les causes et les responsabilités, ignorer tout ce qui pouvait les amener à prendre conscience de leur responsabilité du crime commis sur une enfant de dix ans. Surtout continuer à nier, ne pas paraître pour ce qu’elles sont, toutes deux, ayant échappé jusqu’ici à toute divulgation et à toute sanction. Surtout ne pas cesser de parader, en mère méritante, et en digne grand-mère !
Il faut donc s’opposer à la perte de mémoire, mettre de l’humain sur l’inhumain, divulguer le crime et hurler jusqu’à faire tomber les murs du silence.
