Remi Tremblay: Portrait D'un Franco-Americain Patriote (1).
Quebec Studies 2002, Spring-Summer, 33
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Description de l’éditeur
Parmi les Franco-americains de passage, tels que les surnomme Rosaire Dion-Levesque, "nul n'est plus remarquable que Remi Tremblay qui fut un grand animateur de la presse franco-americaine a ses debuts, et qui fut le premier emigre canadien a publier un volume de poesie francaise au pays" (Dion 856). A l'instar de la plupart des Franco-americains cependant, Remi Tremblay fut snobe par ses compatriotes canadiens-francais, en raison de son absence reguliere des grands lieux de references culturelles (Montreal et Quebec), mais egalement pour ses prises de position ouvertes et critiques en faveur des emigres franco-americains, a une epoque ou il etait de mise au Quebec de les considerer comme des traitres a la patrie, ainsi que pour ses opinions tout aussi tranchees lors des grandes causes politiques du dernier quart du dix-neuvieme siecle, dans l'affaire de la pendaison de Louis Riel ainsi que dans les querelles entre un clerge catholico-irlandais assimilateur et une population canadienne-francaise desireuse de se voir attribuer des cures francophones. Toute la vie de Rerni Tremblay en fut une d'aventures et de combats, dignes de l'ardent romantisme qui toujours l'habita. Ne le 2 avril 1847 dans le comte de Saint-Hyacinthe, au Quebec, Remi Tremblay etait lui-meme l'heritier d'un grand patriote de 1837 qui avait repousse les habits rouges a Saint-Denis. Paoeiotisme, haine des Anglais conquerants, amour de la langue francaise et de la mere patrie seront les inalterables legs des Tremblay au jeune Remi qui, avec sa famille, se verra attire en 1859 par l'essor economique de la Nouvelle-Angleterre. Apres des sejours a Fisherville, Worcester, Bremen, East Douglas, Manville, et Woonsocket, les Tremblay mettront un terme a leur expedition americaine en 1861, a l'aube du long conflit de cinq ans qui coutera la vie a plus de 600,000 Americains. Sans doute berce par les recits d'aventures guerrieres de son pere et de ses oncles, un jeune Remi Tremblay de seize ans quitta un jour sans mot dire la ferme ou il travaillait, marcha jusqu'a Rouse's Point a la frontiere americaine, mentit sur son age, et s'engagea dans l'armee reguliere des Etats-Unis, l'un des 30,000 volontaires canadiens ayant participe a la lutte pour l'emancipation des Noirs. Membre du 14e regiment d'infanterie reguliere des Etats-Unis, Remi Tremblay prit part aux grandes batailles de l'ete 1864 (Wilderness, Spottsylvania Court House, et North Anna), fut fait prisonnier puis, semble-t-il, interne pendant six mois a l'infame prison Libby (Richmond, Virginie) avant d'etre parmi les derniers soldats liberes vers la fin de la guerre, moment qu'il choisit pour deserter l'armee et retourner au Canada. C'est cette histoire, romancee et sensiblement modifiee, qu'il racontera aux lecteurs de La Patrie en 1884 dans son roman, Un revenant. Episode de la guerre de Secession, seul recit du conflit secessionniste ecrit par un francophone d'Amerique y ayant participe.