Vie des formes Suivi de « Eloge de la main »
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Description de l’éditeur
Henri Focillon, Vie des Formes.
« L’œuvre d’art est une tentative vers l’unique, elle s’affirme comme un tout, comme un absolu et, en même temps, elle appartient à un système de relations complexes […]. Elle est matière et elle est esprit, elle est forme et elle est contenu […]. Elle est créatrice de l’homme, créatrice du monde et elle installe dans l’histoire un ordre qui ne se réduit à rien d’autre. »
Un Éloge de la main complète ce texte. « La main arrache le toucher à sa passivité réceptive, elle l’organise pour l’expérience et pour l’action […]. Elle se mesure avec la matière qu’elle métamorphose, avec la forme qu’elle transfigure. Éducatrice de l’homme, elle le multiplie dans l’espace et dans le temps. »
M. Focillon analyse une "vie des formes". (...) Cette vie est spécifique en ses développements, qui sont à la soif dialectiques et expérimentaux, à travers les diversités des techniques, des matières, des esprits, des espaces et des temps. Une forme comme la croisée d'ogive traverse normalement les phases d'expérimentation archaïque ou primitive, de maturité classique, de raffinement baroque ou romantique, puis meurt, et une renaissance reprend le flambeau. "Un style prend fin, un autre naît à la vie. L'homme est contraint de recommencer les mêmes recherches, et c'est le même homme, j'entends la constance et l'identité de l'esprit humain, qui les recommence." Par ces termes, (...) M. Focillon critique justement le totalisme social de Taine: "A la même date, le politique, l'économique et l'artistique n'occupent pas la même position sur leur courbe respective." "L'état de la vie des formes ne se confond pas de plein droit avec l'état de la vie sociale." Qu'importe, s'il y a courbe et vie, avec les caractères de collectivité et d'organisation sanctionnée qui manifestent le social en tout domaine? L'esthétique sociologique, telle qu'on peut la comprendre aujourd'hui, revendique ces thèses pour siennes. M. Focillon n'est pas seulement un homme de goût pénétrant et de science très sûre et très vase; c'est encore un sociologue qui s'ignore; et son formalisme vivant peut être nommé, sans paradoxe, un formalisme sociologique. Un extrait de la critique de Charles Lalo dans Annales sociologiques, Série E. Morphologie sociale, langage, technologie, esthétique, Fasc. 1 (1935).