Préface à la Révolution du XXe siècle

Le titre de cette collection annonce un combat, et en désigne l’enjeu. Il s’agit, en effet, d’une collection militante. Son originalité consiste à prendre nettement parti et, pour mieux servir la vérité, elle se donnera aussi la mission d’attaquer l’erreur. La cause que nous voulons servir, est celle de l’homme. Mais de l’homme réel, tel qu’il se découvre à nous à travers une expérience quotidienne, libre de s’efforcer vers la grandeur, ou de s’abandonner à ses penchants, capable du mieux et, plus souvent, du pire. L’ordre que nous voulons instaurer, est un ordre humain. Mais un ordre qui, prenant acte de l’imperfection humaine, est nécessairement fondé sur une morale, elle-même inséparable d’une religion. Ainsi, qu’il s’agisse des vérités politiques et historiques, ou des vérités de l’ordre surnaturel, le lien est direct, et il est impossible de les séparer. Or, on ne peut s’empêcher de constater que ce faisceau de vérités est en butte à une conjuration occulte, qui a poussé ses ramifications à travers le monde entier. Toutes les branches de l’histoire, de la philosophie, ou du droit, ont été systématiquement déformées, pour imposer aux esprits une fausse image de l’homme, donc une fausse métaphysique. Contre le pessimisme chrétien, qui révèle dans la créature le péché originel, « une religion nouvelle » a tenté de dresser, au nom de la science et de la raison, son orgueilleux optimisme. Il n’est pas un désordre politique ou social, national ou international, qui ne soit dépendant de cette crise intellectuelle. Pour guérir le monde, il faut donc guérir l’esprit. Et le seul moyen de confondre la calomnie et le mensonge, est de rétablir la réalité des faits qui concordent — partout et toujours — avec l’anthropologie chrétienne et sa philosophie de l’Histoire. Dans le domaine des idées, à moins d’être lâche, il est impossible d’être neutre. Quiconque tient une plume, ne saurait donc échapper à ce dilemme : rationalisme matérialiste ou spiritualisme chrétien ? S’il n’est pas avec nous, il est contre nous. Mais, s’il est avec nous, cette collection lui est ouverte, et le devoir est d’y réclamer la place qui lui revient. S’il se hâte donc de venir grossir les rangs de ceux qui ont résolu d’engager toutes les ressources de leur foi dans le combat « Pour la Vérité ».