Innovation et prise de risque : le paradoxe du temps

Étroitement liée à la question de l’avenir, la prise de risque peut s’avérer un paramètre déterminant du succès – ou non – d’une innovation. Or, l’avenir est inconnu : on peut le désirer, naturellement tenter de le projeter, voire de le modéliser… mais il n’existe pas à proprement parler, puisqu’il est au sens fort à venir. À un tel degré d’incertitude, impossible de placer rationnellement un curseur dans la prise de risque que constitue une innovation future : le risque encouru est total. Il échappe donc aux processus rationnels. Parallèlement, les organisations ne sauraient se passer de procédures régissant l’action dans le court terme, gages de performance. Comment mieux gérer la mise en tension de ces deux valeurs temps paradoxales : court et long termes ? Comment appréhender la prise de risque comme un élément positif favorisant la posture d’innovation ? Y a-t-il finalement une corrélation entre le niveau de risque encouru et notre propension à créer des innovations durables ?