CHAT ANGORA DANS LA MACHINE Á LAVER

Un couple de retraités entre dans un Brockenhaus – une brocante. Pendant que monsieur reste près de la porte pour regarder des objets qui l’intéressent, madame, un sac plastique à la main, se dirige vers la responsable et lui demande si l’on peut effectivement déposer des objets usagés à cet endroit.
La responsable lui répond que si les objets qu’elle souhaite déposer sont encore en bon état et qu’ils peuvent encore être utilisés, le magasin se ferait un plaisir de les recevoir.
Montrant du doigt son mari, qui continue à observer les objets mis en vente, la femme explique à la responsable que son mari souffre d’hypertension et prend des médicaments pour contrôler son taux de cholestérol.
La responsable observe le mari qui farfouille dans les étalages, et se dit que la majorité des personnes de cet âge
ont des problèmes de ce type, qui peuvent heureusement être maîtrisés avec les bons médicaments.
« Ma fois, personne ne dirait que votre mari est malade, vu la légèreté avec laquelle il se déplace entre les rayons », constate la responsable.
« Oui, il va assez bien pour son âge », répond la femme, avant de demander où elle peut le laisser.
« Laisser quoi ? » demande la responsable.
« Mon mari. »


Manuel Giron flirte avec la fiction, nous étonne par ses idées, ses trouvailles et ses mises en scène, tout en gardant les pieds fermement ancrés dans la réalité.
Ses récits sont une surprise aussi agréable qu’inattendue – un concentré d’idées sur un fond poétique omniprésent. » Begoña Peris
Présidente du Club du livre en espagnol des Nations Unies à Genève