Etranger à Berlin

Piotr perd ses parents au moment où l’armée d’Hitler envahit la Pologne. Le jeune garçon est alors placé dans un orphelinat où une association, cherchant de jeunes enfants de type « arien » à placer dans des familles allemandes, va bientôt le repérer: blond aux yeux bleus, et appartenant en Pologne à la minorité allemande, il est rapidement placé dans une famille à Berlin. Le père, scientifique reconnu, met avec enthousiasme ses compétences au service de l’état nazi, et les trois sœurs adoptives de Piotr participent activement aux jeunesses hitlériennes.

Très heureux d’avoir une nouvelle famille à aimer, Piotr rebaptisé Peter entre temps, va tout faire pour prouver qu’il est des leurs. Jusqu’au jour où il rencontre Anne… dont les parents comptent eux parmi les opposants au régime et aident des juifs à se cacher. Peter, se liant d’amitié avec la jeune fille, prend alors progressivement conscience de l’horreur que constitue l’idéologie nazie. Il commence à fréquenter une jeunesse plus marginale, qui se réunit la nuit dans des bars et écoute du jazz.

Un jour, sa famille d’adoption découvre que Peter a en fait une grand-mère juive, et décide aussitôt de le chasser. Les parents d’Anne, de leur côté, sont dénoncés… Peter choisit alors de partir avec Anna et sa famille : leur longue fuite vers la Suède est pleine d’embûches… 

Ce livre, avec un arrière plan historique fort est aussi, et d’abord, par son intrigue aux multiples rebondissements, un véritable roman d’aventures et d’actions. Le lecteur s’attache d’emblée à la personnalité du jeune héros et se laisse facilement emporter à sa suite dans ce périple pour survivre. Roman d’apprentissage, de formation, loin de tout manichéisme, ce texte pose avec subtilité des questions aussi essentielles que celles de l’engagement, des choix que le contexte historique impose parfois aux individus.