A Propos de L'heterogeneite des Formes Organisationnelles de L'economie Sociale : Isomorphisme Versus Ecologie des Organisations en Economie Sociale.
Canadian Review of Sociology 2011, Nov, 48, 4
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L'economie sociale designe les activites economiques productrices de biens et de services realisees pas des cooperatives, des associations et des mutuelles. Souvent identifiee par le vocable de tiers ou troisieme secteur, l'economie sociale se distingue de l'economie capitaliste et de l'economie publique en combinant modes de creation et de gestion prives (autonomie et risques economiques) mais collectifs (associations de personnes) avec des finalites non centrees sur le profit (interet mutuel ou general). Les organisations et entreprises de l'economie sociale ont des modes de fonctionnement fondes sur un ensemble de principes communs : finalite de services aux membres ou a la collectivite, controle democratique des membres, primaute des personnes et de l'objet social sur le capital dans l'affectation des revenus. L'economie sociale, bien que composee d'une variete de types d'organisations, est suffisamment distincte pour constituer un secteur particulier (Defourny & Monzon 1992; Evers & Laville 2004; Fauquet 1965). Par ailleurs, les organisations d'economie sociale partagent aussi assez de traits avec les deux autres secteurs dominants dans l'economie pour que le type de ressources financieres qu'elles mobilisent (de source privee ou publique) puisse avoir une influence sur leur ressemblance avec les entreprises privees capitalistes, dans le cas de l'economie sociale marchande (surtout les cooperatives et les mutuelles), ou avec les administrations publiques, dans le cas de l'economie sociale non marchande (principalement les associations et les fondations). Cette tension entre unicite et diversite du secteur et des composantes de l'economie sociale se reflete dans les differentes approches de l'economie sociale (Laville et al. 2005) qui la traitent en se centrant soit sur l'organisation, sur la relation au marche et a l'Etat ou sur la contrainte de non distribution des surplus financiers. Les approches qui s'interessent aux organisations permettent d'identifier leurs caracteristiques communes (Desroche 1983) et les regles qui permettent de les conserver (Vienney 1980) notamment le controle democratique par les parties prenantes concernees (Enjolras 1996). Les approches qui positionnent l'economie sociale comme composante du modele de developpement, entre le marche et l'Etat (Eme & Laville 1999; Levesque et al. 2001) soulignent que c'est par l'hybridation des ressources mobilisees dans les trois poles de l'economie substantive decrite par K. Polanyi (marche, redistribution, reciprocite) que l'economie sociale se previent d'un isomorphisme avec l'appareil public ou de sa banalisation par le marche. Les approches qui s'interessent uniquement a la composante sans but lucratif de l'economie sociale identifient la contrainte de non-distribution des profits comme principale caracteristique distinctive de ces organisations (Salamon & Anheier 1997) et pointent vers les faiblesses a contrer pour qu'elles ne soient pas absorbees par l'Etat, notamment l'insuffisance philanthropique (Salamon et al. 2000).