Le grand frisson

« Urgences ! Mon Dieu ! Qui lui a tiré dessus ? »

« Aucune idée. »

« Quel foutoir ! »

« Mieux vaut appeler le Dr Warburton. »

***

Lumières vives. Forte odeur d’antiseptique. Douleur. Nausée. Faiblesse. Le chat, qui va nourrir le chat ? « Marlowe… »

« Elle divague. »

« Elle a perdu beaucoup de sang. »

Trou noir.

« On l’a perdue ? »

Je ne veux pas mourir !

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Mélange d’images, ma mère, mon père, mais son visage est si flou… « Papa ! » Néant.

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Un homme a l’air renfrogné, une seringue à la main. « Je vais vous endormir. Vous ne sentirez rien. Comptez à rebours à partir de dix… » Dix, neuf, huit…

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Cauchemars, très nets, trop réels.

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Voix lointaines. Rires. Une infirmière qui sourit d’un air rassurant.

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Alan, les larmes aux yeux. « Ne pleure pas, Alan. Ne pleure pas… »

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Mal partout. Impossible de bouger l’épaule ou le bras. Très fatiguée. Encore des cauchemars ; trop sombres, faites qu’ils partent…

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En nage. Je me noie. J’inspire comme si c’était la première fois. Battements de paupières. Halètement. J’essaie de me redresser, mais ma tête me fait trop mal. Je retombe sur l’oreiller. J’ai mal partout, mais je suis en vie !

***

J’étais en vie, oui, mais, avec la tempête de neige qui s’abattait sur la ville et le mystérieux agresseur toujours en liberté, je vivais l'épisode le plus dangereux de ma vie - le risque de sentir le grand frisson.