Madame Sans-Gêne: Roman tiré de la Pièce de Mm. Victorien Sardou et Émile Moreau, La Maréchale, et Le Roi de Rome (Complete) Madame Sans-Gêne: Roman tiré de la Pièce de Mm. Victorien Sardou et Émile Moreau, La Maréchale, et Le Roi de Rome (Complete)

Madame Sans-Gêne: Roman tiré de la Pièce de Mm. Victorien Sardou et Émile Moreau, La Maréchale, et Le Roi de Rome (Complete‪)‬

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Descripción editorial

Rue de Bondy, des lampions allumés et fumeux éclairaient l'entrée d'un bal populaire, le Waux-Hall.

Ce bal, au nom exotique, était dirigé par le citoyen Joly, artiste du Théâtre des Arts.

On était aux grands jours de juillet 1792.

Louis XVI conservait encore une royauté nominale, mais sa tête, coiffée du bonnet phrygien, au 20 juin, chancelait déjà sur ses épaules.

La Révolution grondait dans les faubourgs.

Robespierre, Marat et Barbaroux, le beau Marseillais, avaient eu une entrevue secrète où l'on avait, sans pouvoir tomber d'accord sur le choix d'un chef, d'un dictateur, comme le voulait l'Ami du peuple, décidé de livrer un assaut décisif à la royauté retranchée, ainsi qu'en une forteresse, au château des Tuileries.

On attendait l'arrivée des bataillons des Marseillais pour donner le signal de l'insurrection.

Le roi de Prusse et l'empereur d'Autriche se préparaient, de leur côté, à se jeter sur la France qu'ils estimaient une proie facile, un pays ouvert: comptant sur les trahisons et sur les dissensions intérieures pour frayer un passage à leurs armées jusqu'à la capitale.

Avec une arrogance téméraire, le prince de Brunswick, généralissime des armées impériales et royales, avait lancé de Coblentz son fameux manifeste, où il était dit:

«Si le château des Tuileries est forcé ou insulté, s'il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette ou à quelque membre de la famille royale, s'il n'est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, l'Empereur et le Roi en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d'attentats aux supplices qu'ils auront mérités...»

Paris répondit à ce défi féroce en organisant le soulèvement du 10 août.

Mais Paris est toujours le volcan à deux cratères: la joie y bout avec la fureur.

On s'armait dans les faubourgs. On discourait dans les clubs, et, à la Commune, on distribuait des cartouches aux gardes nationaux patriotes, sans pour cela perdre le goût du plaisir et l'amour de la danse.

Car on se trémoussait beaucoup sous la Révolution.

Sur les ruines toutes fraîches de la Bastille, enfin démolie, un écriteau fut planté portant ces mots: Ici l'on danse!

Et ce n'était pas une ironie. L'usage le plus agréable que pouvaient faire les patriotes de ce lugubre emplacement où, tant de siècles durant, avaient sourdement gémi les malheureux que détenait le caprice monarchique, c'était encore d'y accorder les violons. Les joyeux flonflons succédaient aux cris lugubres des chouettes, et c'était aussi une façon de témoigner de la disparition de l'ancien régime.

La Révolution s'est accomplie en chantant la Marseillaise et en dansant la Carmagnole.

Enumérer les bals ouverts alors dans Paris prendrait toute une page: on dansait à l'hôtel d'Aligre, rue d'Orléans-Saint-Honoré; à l'hôtel Biron, au pavillon de Hanovre; au pavillon de l'Echiquier, à l'hôtel de Longueville; rue des Filles-Saint-Thomas, à la Modestie; au bal de Calypso; faubourg Montmartre, aux Porcherons; à la Courtille, au Waux-Hall enfin, rue de Bondy, où nous allons conduire le lecteur.

Comme les costumes, les danses de l'ancien régime se mélangeaient aux entrechats nouveaux: à la noble pavane, au menuet et à la gavotte succédaient la trénitz, le rigaudon, la monaco et la populaire fricassée.

Dans la grande salle du Waux-Hall, un soir de la fin de juillet 1792, la foule était grande et l'on s'amusait fort. Les danseuses étaient jeunes, alertes, gentiment troussées, et les danseurs pleins d'entrain.

Les costumes les plus divers se rencontraient. La culotte courte avec les bas, la perruque et l'habit à la française, étalaient leurs grâces dans les avant-deux où apparaissait le pantalon révolutionnaire; car, disons-le en passant, le terme de sans-culottes, dont on s'est servi pour désigner les patriotes, ne signifiait nullement que ceux-ci allaient dépourvus du vêtement destiné à couvrir les jambes; cela voulait dire qu'au contraire les jambes révolutionnaires étaient trop vêtues: les citoyens avaient allongé l'étoffe et ne portaient plus de culottes, mais des pantalons.

GÉNERO
Ficción y literatura
PUBLICADO
2024
15 de mayo
IDIOMA
FR
Francés
EXTENSIÓN
1,013
Páginas
EDITORIAL
Library of Alexandria
VENDEDOR
The Library of Alexandria
TAMAÑO
2.1
MB

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